lundi 25 mai 2009

Dessins de l'école de Parme 1515-1550 Hommage à Mario Di Giampolo : accrochage à Paris, Musée du Louvre

Pour saluer l'action du spécialiste d'art parmesan, décédé en juillet 2008, sont réunis 21 dessins qu'il a étudiés_ le département des arts graphiques avait déjà eu ce type d'initiative avec Véronèse et le dessin vénitien, afin d'honorer la mémoire de William R. Rearick. Les quatre grands noms du XVIe siècle dans la cité émilienne ont en effet été réévalués par Mario Di Giampolo, auquel on doit de nouvelles attributions pour certaines feuilles du Louvre. A l'origine de cette vitalité artistique, le siennois Michelangelo Anselmi s'installe en 1516 à Parme, où il acclimate la sophistication formelle de l'Italie centrale à la délicatesse du sfumato et du contour moelleux, en faveur dans ce foyer artistique. D'un érotisme troublant, sa Léda et le cygne reprend un prototype perdu de Léonard (mais connu par des copies peintes et un dessin autographe) en jouant sur la sensualité charnelle, et annonce en cela le traitement de ce même thème par Corrège dans son tableau de Berlin. De ce dernier, deux sanguines préparatoires à des fresques religieuses démontrent l'aisance de trait et la grâce innée de celui qui fut considéré comme une référence classique pour de nombreux peintres européens jusqu'au XIXe siècle.




Prenant le relais de ce bref moment que fut la Haute Renaissance, le maniérisme trouve en Parmesan un de ses plus brillants hérauts : tandis que ses compositions sacrées à nombreux personnages évitent l'encombrement grâce à une fluidité du lavis et une harmonie des torsions, ses dessins profanes isolent des figures artificiellement allongées, non sans une suavité précieuse dans l'élongation des membres. Les séductions de ce style ne pouvaient que charmer ses contemporains, en commençant par le cousin de l'artiste, Girolamo Bedoli : citant parfois textuellement les créations de Parmesan, Bedoli s'en inspire avec davantage de liberté dans des esquisses très finies de retables, où les rehauts au blanc de plomb accusent la structure sinueuse de personnages en déséquilibre. Longtemps sous-estimé, l'artiste a bénéficié d'études fondamentales de la part de Mario Di Giampolo.

Dessins de l'école de Parme 1515-1550 Hommage à Mario Di Giampolo, du 17 mars au 20 juin 2009, Paris, Musée du Louvre (aile Denon, 1er étage, salle d'actualité du département des arts graphiques ou salle 33), 99 rue de Rivoli, 75001 Paris. Ouvert tous les jours sauf le mardi de 9 h 00 à 18 h 00, nocturnes le mercredi et le vendredi jusqu’à 21 h 30. Tarif : accès avec le billet pour les collections permanentes. Feuillet gratuit (à demander à l'accueil sous pyramide).

Références photographiques :
- Girolamo Bedoli, La Vierge et l'Enfant Jésus adorés par plusieurs saints, vers 1540-1545, plume, rehauts de blanc, encre brune, lavis brun et pierre noir sur papier bleu, 26,9x19 cm, Paris, Musée du Louvre © R.M.N.

Aucun commentaire: